CENON 33150, MERCI ALAIN DAVID et son équipe (ps, pc,vert): 37 ans d'endettement

 juin 2010 06h00 | Par dominique andrieux

Dites 37 ans au maire et il vous dira le reste !

Le rapport de la Chambre des comptes a fait mouche mercredi soir. Avec pour principal conflit, la durée du remboursement de la dette. Treize ans selon le maire.

 La salle Simone-Signoret avait été détruite il y a quelques mois. PHOTO « sud ouest »
La salle Simone-Signoret avait été détruite il y a quelques mois. PHOTO « sud ouest »

 

Fait rarissime, le Conseil municipal de mercredi soir a débuté avec 20 minutes de retard et ils sont quelques-uns à avoir compris qu'ils ne perdaient rien pour attendre. Philippe Tardy, au nom de l'UMP, a commencé par contester le procès-verbal de la séance du 1er avril. Les deux élus de droite y étaient « excusés » alors qu'en réalité, nuance, ils l'avaient quittée pour avoir mal vécu une remarque du maire sur le score qu'avait réalisé leur parti aux élections régionales. L'arrangement trouvé, le maire Alain David pouvait se lancer sur un sujet dont on savait à l'avance qu'il ferait couler beaucoup de salive, à savoir la communication du rapport d'observations de la Chambre régionale des comptes. Notons au passage que le patron de la ville a dit et redit tout le mal qu'il pensait de l'article consacré à ce sujet (« Sud Ouest » de vendredi et lundi).

Tout le monde en a pris pour son grade, surtout ceux qui ont eu l'outrecuidance de reprendre la conclusion de l'organe de contrôle. Rappelons-la. Dans son examen des comptes de 2004 à 2007 et de la gestion de la ville jusqu'à la période la plus récente, il estime la capacité de désendettement à trente-sept ans pour rembourser l'encours de la dette.

 

L'UMP « exploite » la brèche

M. David voit rouge, comme la coquille d'un rocher de Palmer pesant lourd dans les finances locales, car pour lui, c'est treize ans. Un écart du triple au simple qu'il explique par des ressources (salle Simone-Signoret, domaine de Serre, ancien centre technique) pas intégrées par la Chambre régionale des comptes.

Le maire s'est livré à un véritable procès sur le travail de cette juridiction administrative financière, « ses aspects limités et restreints », « la terminologie utilisée par la Chambre pouvant paraître excessive au regard du caractère mineur des irrégularités relevées et de l'absence d'enjeu », « l'absence de réelle procédure contradictoire » soutenue par le fait que « les réponses étayées et argumentées par la ville avec pièces justificatives à l'appui ne sont que très rarement évoquées ».

Alain David insiste : « Il aurait été intéressant de pouvoir intégrer dans le même document les observations de la Chambre et nos réponses, mais la lecture du rapport définitif ne permet pas cet exercice pourtant utile à une compréhension objective et mesurée. » Après avoir « refusé de répondre » à Philippe Tardy qui lui reprochait de « faire de la politique de Tartuffe », Alain David est revenu sur sa décision pour lui reprocher d'« exploiter » cette brèche : « Après toutes les explications et précisions que nous avons données, c'est malhonnête de continuer à parler de trente-sept ans. » « Je fais confiance à la Chambre des comptes, c'est écrit », rétorque l'élu UMP. « Ce n'est pas la réalité », reprend le premier magistrat avant qu'Hélène Michel, l'autre élue UMP, ne conclue : « Vous ne faites pas confiance à la Chambre régionale des comptes. »

Les craintes

Alain David a beau dire « Vous êtes libres de dire toutes les c… que vous voulez », cela n'a pas empêché Philippe Tardy de pointer que « l'excédent disparaît malgré l'augmentation des dotations de l'État alors que vous ne cessiez de parler de son désengagement ». Et de poser l'impact de la situation financière sur les aides à la vie associative, le développement du lien social.

Avec l'opposition de Christine Héraud, le ton retombe de plusieurs crans. L'élue du NPA juge « la situation inquiétante ». « Avec un endettement ayant doublé ces quatre dernières années, poursuit-elle, la ville a atteint ses limites d'autofinancement. » Comme Philippe Tardy, elle regarde ce qu'il reste des « bijoux de famille », dit craindre « l'absence de recrutement supplémentaire » avec pour corollaire « une charge de travail accrue pour le personnel », l'augmentation du tarif des services publics, etc. Christine Héraud aurait aimé plus de communication sur l'évolution de la situation financière de la ville mais quoi qu'il en soit, elle dit « ne pas se désengager sur mes choix », notamment à propos de l'équipement culturel du Rocher.

 

 
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